Une déclaration commune de Marceline Jones et Lynetta Jones, 1975

Editor’s note: This is a French translation of “A joint statement of Marceline Jones and Lynetta Jones, 1975.” The editors gratefully acknowledge the invaluable assistance of Vincent Moulard, who translated this document. The original English document appears here.

IL N’AVAIT PAS A LE FAIRE, MAIS IL L’A FAIT

Extraits tirés d’une conférence donnée par Marceline Jones et Linnitta [Lynetta] Jones le 20 mai 1975.

Les choix de Jim ont toujours été bons quelle que soit la situation dans laquelle il se trouvait. Marcy a rencontré Jim à 16 ans. Elle était en formation d’infirmière et responsable du service. Jim était aide-soignant.

Une dame présente dans le service mourut de la trichinose. Un aide-soignant était nécessaire et Jim était l’aide-soignant qu’on y avait envoyé, c’était un très jeune homme et peu de temps après, il fut nommé chef des aide-soignants. Marceline était tellement émue par sa tendresse, son empathie, sa tristesse. Il était très beau, les cheveux bleus et noirs, bien que Marcy prenne note de dire qu’elle n’a pas remarqué cela chez lui, son intellect et son éclat dépassaient de loin toute autre facette de sa personnalité.

Marceline était une personne très sensible, avec une croyance très forte dans le dieu du ciel. Lors des premières semaines de leur rencontre, Jim lui a présenté les problèmes des Noirs. Il a été la première personne à lui présenter de tels problèmes. Il était étudiant en première année à l’Université d’État de l’Indiana [Indiana State University], avec une excellente moyenne de A. Il se disait agnostique, alors qu’il fréquentait l’université il a commencé à dire aux autres avec qui il était en contact dans la classe , que l’hypocrisie était endémique, et il est intéressant de noter que le FBI était assis dans la salle de classe. Voici un très jeune homme de 18 ans qui leur disait ce qu’il pensait. À [Et] 18 ans, est l’âge où il est sorti d’un salon de coiffure les cheveux à moitié coupés parce que le coiffeur refusait de couper les cheveux d’un homme noir.

Marcy nous dit qu’elle était un Thomas qui doutait. Pour qu’elle croie dans les guérisons, elle devait les voir. Marceline évoque sa première guérison. C’était son ganglion lymphatique et elle ne voulait pas de guérison, mais Père l’a quand même guérie et cette guérison s’est produite à Los Angeles. Quand Jim avait la vingtaine, Marcy et Jim sont allés à l’Eglise de la Dernière Pluie [Latter Rain Church], et Jim a dit: «Je vais maintenant avoir un ministère de délivrance», alors il s’est levé et a commencé à rappeler les maladies du peuple, manifestant le don de l’esprit . Elle a dit qu’elle ne pouvait pas exprimer son ressenti, totalement abasourdie, conscience, tristesse et bonheur en même temps. En considérant ces dons, elle a pris conscience de la responsabilité et n’était pas certaine de vouloir qu’il porte cette charge. Elle était très émue et absolument pas désolée, et a dit que c’était un tel privilège de servir de la manière dont elle servait.

Marceline remercie Jim pour la Justice, la Vérité, la Paix et le Socialisme. Jim a eu l’opportunité de partir à l’étranger, en Afrique, en Angleterre, au Siam, mais il n’y est pas allé. On l’y a encouragé mais sa réponse a été: «Quelqu’un doit rester et vivre la vie.» IL N’AVAIT PAS A LE FAIRE, MAIS IL L’A FAIT.

Avec le recul, elle mentionne tout ce qu’elle a appris de Jim. Au fil des années du développement de Jim, elle note que quelle que soit la situation, il a toujours défendu la justice. La décision n’est prise que s’il a considéré tous les angles. (tout le monde).

Ils ont reçu des appels téléphoniques menaçants à Indianapolis. Par exemple: “Nous savons où Susan [Suzanne] se promène.” Le choix que Père a toujours fait était absolu, le commentaire de Marcy est le courage qu’il faut pour prendre de telles positions. Elle est si heureuse qu’Il ait été assez fort pour agir comme il fallait. Elle savait à quel point les enfants avaient besoin d’un père. Elle y pensait beaucoup, mais ne lui a jamais demandé de compromis. Sa devise à l’époque était: «Il vaut mieux vivre pour quelque chose que de mourir pour rien».

À Indianapolis, Indiana, lorsque Jim était jeune homme et pasteur adjoint d’une église, il s’est avéré que ses services étaient bondés, à tel point que les gens passaient par les fenêtres. Là [leur] espoir était simplement d’avoir son ombre [projetée] sur eux.

Un dimanche après-midi en particulier, il s’avéra que les huissiers firent s’asseoir les femmes noires au dernier rang. Devant l’impact de l’injustice commise, à l’opposé total de l’égalité totale que Père défend, Père a demandé à toutes les femmes de s’asseoir sur l’estrade. Le conseil de l’église a eu une réunion à cause de ce geste et a dit à Père qu’ils les voulaient dans une zone pour les noirs. Les résultats a [ont] été que Père et sa famille se sont rapidement levés et sont sortis.

Jim s’est vu offrir un poste prestigieux dans une église à l’intersection de la 15ème rue et de la rue North New Jersey . C’est une zone très huppée de la ville. Sa réponse fut: Non. IL N’AVAIT PAS A LE FAIRE, MAIS IL L’A FAIT.

Lorsque Père était travailleur social pour le comté de Marion, un homme a tenté de le retenir, mais avant qu’il le fasse, il a compris son besoin et a dit: «Vous avez besoin de 29 $.» Oui, répondit l’homme. Il a reçu les 29$ et 5 000$ ont été épargnés!

Marceline et Père sont allés rendre visite à une femme dans une maison de retraite. Le nom de la dame était Betty Cooper. Elle avait déjà assisté à l’un des services de Père. Ce jour-là, Betsy a demandé: “Faites-moi sortir d’ici.” En riant, Marcy dit qu’ils l’ont fait. Ils s’en sont rapidement emparée, chacun la prenant d’un côté et l’ont kidnappée. Elle a été prise en charge par Jim et Marcy jusqu’à sa mort, et le plus beau, c’est le soin qu’ils lui ont apporté.

La première Eglise chrétienne du Temple du Peuple était située à l’intersection de la 15ème rue et de la rue du New Jersey. Ils ont formé des équipes et ont approché environ 10 000 Noirs en frappant à leur porte, en répondant à leurs besoins et en leur parlant de Père. C’est à ce moment qu’Archie et sa famille sont venus. Tous les Noirs ont dit: “Il doit avoir un truc.” C’était simplement trop beau pour être vrai. Cette rencontre avec Père a été difficile pour Archie, Archie ne croyait pas en sa théologie mais croyait en son honnêteté, c’est pourquoi Archie est resté avec l’Eglise.

Un incident survenu à propos d’Archie: Archie était membre du conseil de l’Eglise depuis le début. L’organiste de l’église à l’époque était la seule partisane de l’Eglise. Étant très raciste, elle a menacé Père de retirer son argent à moins qu’il ne fasse quelque chose à propos d’Archie. Père a simplement dit: «Au revoir, nous n’avons pas besoin de votre argent.»

Le ministère de Père a toujours été de nourrir les affamés, d’habiller les dénudés. À cette époque, la Loi sur les droits civiques n’avait pas été adoptée et le courage qu’il fallait était tout simplement magnifique. Il a attaqué Bill Telephone, est allé à la télévision et a jeûné jusqu’à ce que l’ensemble de Median [référence inconnue] soit intégré.

Père est entré à l’hôpital avec un cancer, lors de son admission, l’employée de l’hôpital lui a demandé s’il était de couleur ou blanc. Père a dit: “Tu n’aurais pas dû faire ça.” Il était très en colère et a appelé ses supérieurs. Ils allaient en conséquence licencier l’employée, mais Père protesta, sachant qu’elle ne faisait que suivre la procédure. Il leur a dit qu’il irait voir la presse. La Chambre de commerce a également tenté de le soudoyer.

Il y a deux ans, le 12 juin, le corps de Marceline fut guéri. Elle déclare à quel point elle est reconnaissante, la blessure s’est produite devant le temple de San Francisco. Depuis sa guérison, elle est capable de parcourir 5 000 kilomètres par mois. Après sa blessure, elle ne pouvait plus marcher, mais elle a décidé de vivre pour la Justice même si elle devait pour cela utiliser un fauteuil roulant ou ramper. Les commentaires du médecin étaient emplis d’incrédulité, c’est un miracle.

Marceline déclare que certains pensent que la vie de Père est «glamour». Ce n’est pas le cas, défendre le droit est difficile. Son désir si elle se laissait aller à son sentiment «naturel» serait de choisir une tortue pour qu’elle puisse ramper sous sa carapace, ou d’être sur une île. Un soir, elle a fait cette remarque à Père. “S’il te plaît, ne m’envoie pas dans la jungle, tant que je peux faire quelque chose, laisse-moi toujours être dans la lutte.” Il a changé tout son système de valeurs à elle. Le fait qu’il ait CHOISI de suivre cette voie lui a fait une énorme impression. Il a commencé très tôt à prendre la décision, étant enfant, d’être aimant et désintéressé, de vivre chaque jour un par un. Bien que Marceline ait lutté et souffert, elle remarque ses propres douleurs croissantes à cause de l’égoïsme et qu’il n’y a pas d’autre façon de vivre. Combien est-elle reconnaissante qu’il l’ait amenée si loin.

Une remarque amusante faite par Linnitta était que les enseignants de la maternelle ont eu une réunion spéciale sur la façon de gérer Père. Père avait le surnom de Tarzan des chiens. Il en a toujours eu tellement autour de lui.

En lune de miel, ils n’étaient pas seuls, un chien et un hamster les accompagnaient. Marceline mentionne qu’ils ont accueilli des enfants avant Agnès. Un enfant en particulier, Marcy a estimé qu’il avait besoin de l’aide d’un psychiatre. Après avoir pris l’enfant, elle s’est rendu compte qu’ils étaient plus intéressés par Père que par l’enfant. Leurs remarques étaient: «Nous n’avons jamais vu une présentation aussi dynamique, il s’épuisera totalement et ne vivra pas au-delà de trente ans.»

Père reste dans le corps parce qu’il est nécessaire.

Il n’est pas dans la nature de Père de suivre un programme.

L’amour de Marceline pour Père qu’elle a clairement exprimé était qu’elle l’aimait avant son ministère.

Publié à l’origine le 21 mai 2013.